Business analyst : le retour d’expérience d’Holyvia Joseph

Holyvia est consultante senior pour une société de conseil en transformation digitale et intervient depuis quelques années en tant que Agile Business Analyst auprès de grands groupes internationaux.

 

Quelle est votre fonction actuelle, quelles sont vos missions ?

Je suis consultante senior SI dans une société de conseil en transformation digitale.
Mes missions changent à peu près tous les 1 an et demi/2 ans.

En ce moment, j’interviens en temps qu’Agile Business Analyst auprès de la direction de Renault, je les aide et accompagne sur un projet de définition d’un outil qui va gérer toutes les applications de leurs concessionnaires.

 

Comment êtes-vous arrivée à effectuer une carrière dans la gestion de projet et l’agilité ?

J’ai eu un parcours assez contrasté, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en électronique et informatique à l’ECE Paris mais je ne souhaitais pas m’orienter vers le métier de développeur, je recherchais quelque chose de plus fonctionnel.

J’ai commencé en tant qu’assistante à maîtrise d’ouvrage où, au cours de mes sept années d’expérience, j’ai pu acquérir diverses compétences notamment sur la gestion des besoins.

Depuis deux ans, dans la continuité de mon parcours, je suis devenue business analyst.

 

Il n’existe pas une seule définition pour le poste de business analyst mais plusieurs réalités selon l’entreprise où il/elle exerce ses fonctions.
Quelle serait votre définition/rôle ?

Comme vous l’avez dit, il n’existe pas de définition arrêtée du métier de business analyst et ce n’est pas toujours facile pour nous de nous définir. Au départ le rôle est assez flou. Principalement nous sommes présents là où il y a besoin de nous.

C’est ma deuxième mission en tant que business analyst et ce que je retiens principalement du rôle de business analyst c’est qu’il peut être comparé à un couteau suisse. Il/elle doit avoir diverses compétences afin d’aider le Product Owner, le chef d’équipe et l’équipe technique sur des projets Agile.

Il faut à la fois savoir analyser les situations, savoir faire exprimer un besoin au client, savoir présenter une solution, savoir orienter l’équipe technique, épauler le Product Owner… Le business analyst est vraiment multitâches.
C’est également mon rôle de lever une alerte si les user stories sont mal écrites, si il en manque ou si le Product Owner est débordé, il m’arrive de prendre la suite et de les rédiger pour lui.

En clair, mon rôle est de travailler en soutien du Product Owner, tout en étant proche de l’équipe technique et du chef d’équipe pour connaître ses besoins en terme de limitations techniques et avoir une vision à 360° sur chaque projet.

Le business analyst doit donc se familiariser avec l’organisation du travail découlant des contraintes internes et externes de l’entreprise.

Il peut acquérir ces connaissances organisationnelles en observant tous les contributeurs clés du projet, afin de s’approprier la manière dont l’utilisateur fonctionne dans le cadre de son environnement de travail et comprendre les liens et interactions entre les rôles et services de l’organisation.

Les processus métiers sont bien entendu au centre de l’analyse, mais il faut répertorier également tous les éléments qui peuvent être impactés par ou impacter le projet.

J’ajouterai même que le métier de business analyst est ouvert, ce n’est pas un métier figé. Comme le périmètre n’est pas toujours bien clair ni bien défini, c’est une opportunité pour le business analyst, selon sa mission, d’aller réinventer son métier et de redéfinir son périmètre (sans déborder sur celui des autres), en fonction des besoins, de ses compétences, de ses envies.

Le business analyst a la possibilité de toujours aller plus loin pour participer, aider au mieux la réalisation du projet et découvrir de nouvelles choses. C’est là tout l’intérêt du métier.

 

Quelles sont les problématiques/challenges que rencontrent les business analyst ?

Le challenge principal est cette complétude justement. On peut être un bon business analyst mais il est très difficile d’être complet, il y a forcément des lacunes ou des points faibles dans certains domaines.

Par exemple dans tous les projets on va attendre de moi que je sache faire du SQL, des requêtes, ce qui n’est pas forcément mon quotidien. C’est à ce moment même qu’il est important de percuter rapidement, lorsqu’on me parle en langage technique, de me mettre à jour rapidement pour au moins comprendre les problématiques qui me sont adressées.

Comme le business analyst est attendu sur tous les fronts, la réactivité fait la différence et permet non d’être excellent mais au moins efficace sur tous les fronts.

 

Quelles sont pour vous les clés du succès pour être une excellente business analyst ?

Il faut être humble pour apprendre vite, ne pas avoir peur de dire qu’on ne sait pas.
C’était peut-être un de mes points faibles au début mais aujourd’hui c’est devenu ma force.

On est en mission sur des projets très compétitifs, où on attend beaucoup du consultant et cela peut faire peur de dire qu’on ne sait pas alors que justement si, il faut le dire mais surtout identifier et se rapprocher des bonnes personnes, qui seront capables de nous enseigner ou de nous laisser apprendre très rapidement.

Le deuxième point qui rejoint le premier est l’écoute. Ecouter et apprendre vite puisqu’il n’y a rien de compliqué dans le fond mais dans un projet il faut savoir percevoir d’emblée quelles sont les personnes qui peuvent me faire apprendre et quelles sont celles que je dois aider, et qu’est-ce que je dois faire concrètement.

 

Qu’en est-il du travail Agile et à distance, comment votre entreprise a-t-elle géré la situation en matière de COVID?

Je l’ai vécue comme une expérience très intéressante, qui a prouvé que même si le contact humain est agréable, nous n’avions pas spécialement besoin d’être physiquement présent dans le même espace pour travailler et échanger.

Nous avons continué à avoir nos réunions et cérémonies (daily meeting, sprint review) à distance à l’aide de l’application de communication collaborative Microsoft Teams, qui propose également un tableau blanc interactif sur lequel il est possible de recréer des post-its, dessiner, écrire des notes ou encore créer des schémas complexes.

Nous n’avons pas rencontré de problèmes particuliers de communication ou autre. Cela dépend vraiment des projets mais comme notre équipe technique est à l’international, nous avions déjà l’habitude de travailler à distance. L’équipe sur place, elle, s’est très bien adaptée en augmentant le nombre de mini visio durant la journée.

 

Citez des notions que vous souhaiteriez apprendre dans un proche avenir pour vous développer en tant que professionnelle ?

Dans un proche avenir j’aimerais me pencher sur la gestion de projet. En tant que business analyst, nous voyons beaucoup de choses, on apprend également beaucoup de choses, par conséquent on a envie d’avoir le poste qui va avec cette expérience acquise et qui permet d’avoir un regard à hauteur du projet.

Ensuite je m’intéresse énormément à la stratégie d’entreprise, qui requiert une bonne capacité analytique, afin d’aider soit des entreprises, des dirigeants ou directement des gros projets à savoir comment se définir, s’embarquer sur un marché.

 

Holyvia Joseph

Holyvia est consultante senior pour une société de conseil en transformation digitale et intervient depuis quelques années en tant que Agile Business Analyst auprès de grands groupes internationaux.

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